Comment les animes ont été adoptés par le monde arabe

Le monde des animes est depuis quelques années, devenu une source d’influence. Il rassemble des millions de personnes à travers le globe, et il en est de même au Moyen-Orient.
L'artiste palestinien Rami Afifi nous offre un coup d’œil sur son parcours personnel et professionnel, inspiré par l’univers des mangas et des animes.
Après avoir précisé son admiration pour Goldorak, il explique que les dessins-animés de l’époque étaient diffusés en journée. On pouvait y retrouver les classiques Tom & Jerry, Mickey Mouse, Looney Tunes et beaucoup d’autres. Mais les animes avaient également une grande place dans les programmes de diffusion.
Cependant beaucoup pensaient que Goldorak, Olive et Tom et Attack of the Super Monsters étaient d’origine arabe de part le doublage très bien réalisé et leurs noms traduits dans la même langue. De plus, même les chansons faisant partie des séries étaient reprises en arabe et connues telles quelles.
Grâce à ces animes dans lesquels tout le monde peut s’identifier, leur influence n’a cessé de grandir au détriment des animations occidentales et des Disney. Les personnages d’origine arabe y sont souvent représentés avec des turbans et de la barbe, associés à un caractère négatif.
Les animes permettent aux jeunes enfants de s’identifier aux personnages qui n’ont pas de caractéristique propre à une origine définie. Tout le monde pouvait être champion de foot ou héros de l’univers.
Les animes trouvent aussi leur succès dans les thèmes qu’ils abordent. Contrairement aux dessins-animés occidentaux qui transmettent des messages insouciants, les animes japonais se concentrent souvent sur des concepts plus adultes, plus matures. C’est en tout cas l’avis Rami Afifi, qui en comparant les deux univers, affirme que son environnement se rapproche beaucoup plus de ces concepts que le monde fantastique de Mickey.
Le climat géopolitique du Moyen-Orient a aussi contribué au succès des animes japonais.
Les troubles survenus et qui surviennent encore dans ces pays déstabilisent sans cesse la vie de la population. Les difficultés qui apparaissent dans les séries animes paraissent familières aux plus jeunes. Ils peuvent les associer aux épreuves qu’ils rencontrent dans la vie. Ces combats personnels similaires résonnent alors comme une identification nouvelle et une source d’inspiration.
Récemment, la Fondation MiSK a lancé une coproduction saoudo-japonaise en collaboration avec la société saoudienne Manga Productions et la société japonaise Toei Animation. Le film, intitulé The Journey, est centré sur les aventures d’un guerrier au Moyen-Orient. Il a fait sa sortie en été 2021.